khadija baker

Édifice Marcel-Robidas – Maison de la culture, Longueuil

behind walls — maps

Animations projetées, vêtements recyclés en cordes, sable, glaise (2008)

Le pouvoir Syrien impose l'effacement d’un territoire - la mémoire d’une culture, et l’histoire qui la relie à la terre. La carte est violence - une manière de définir un territoire, se l’approprier, en prendre possession, le contrôler. En 1963, le nom de villages kurdes est remplacé par l’arabe. La nouvelle génération ne connaît que la carte et non les anciens noms. La mémoire est effacée - l’histoire derrière chaque nom, la raison d’être de chaque lieu-dit. 

En hommage à son village, l’artiste recycle ses vêtements, les tisse en un réseau de cordes - une carte, tridimensionnelle, qui représente les tensions et relations entre la mémoire de sa famille et la terre, afin que trois générations partagent la même histoire et que se transmettent l’expérience, le goût de la terre. L’histoire orale résiste à ce conflit qui perdure, aux corps et aux droits qui disparaissent. Une force demeure dans ce qui se noue, ce qui est ritualisé par la narration, la qualité des traces et la connexion répétée - la culture.


BioGRAPHIE

Khadija Baker est une artiste multidisciplinaire montréalaise d'origine kurdo-syrienne, ayant immigré au Canada en 2001. Elle a terminé ses études de maîtrise à la Faculté des beaux-arts à l'Université Concordia en 2012. Elle est membre du Centre d'histoire orale et de narration numérique (COHDS) de l'Université Concordia. Ses installations explorent des thèmes sociaux et politiques centrés sur l'incertitude du foyer en ce qui concerne la persécution, l'identité, le déplacement et la mémoire. En tant que témoin d'événements traumatisants, les sentiments instables d'appartenance font partie de son expérience. Ses installations multidisciplinaires combinent souvent textiles, sculpture, performance, son et vidéo, et impliquent une narration et une performance participatives pour créer des espaces actifs pour une meilleure compréhension. Baker poursuit sa création de recherche au Centre d'études interdisciplinaires sur la société et la culture (CISSC) de l'Université Concordia.

khadijabaker.com